(Né le 24 février 1955) est, avec Steve Wozniak, le cofondateur d’Apple. Ils sont tous deux considérés comme les pionniers de la micro-informatique pour avoir introduit l’ordinateur dans les foyers (bien avant l’avènement de l’IBM PC), puis pris conscience du potentiel du couple interface graphique / souris à la suite d’une visite avec une équipe de leur société au PARC de Xerox. Cette idée mènera à la commercialisation par la société Apple Computer du Macintosh, le premier ordinateur grand public profitant de ces innovations.
Il est en 2009 la 43e fortune américaine.

Origines et famille

Fils d’une mère américaine, Joanne Carole Schieble, et d’un père syrien, Abdulfattah John Jandali, professeur de sciences politiques, Steve Jobs est né à San Francisco en Californie. Il fut adopté peu après sa naissance par Paul Jobs et Clara Jobs vivant à Mountain View en Californie. Ses parents biologiques se marièrent un an plus tard et eurent un autre enfant, l’auteur Mona Simpson.

En 1991, Steve Jobs épouse Laurene Powell plus jeune de neuf ans, avec laquelle il eut trois enfants. Il eut aussi une fille, Lisa Brennan-Jobs avec Chris-Ann Brennan, une jeune femme qu’il n’a pas épousée.

Études

Après avoir terminé ses études au Homestead High School de Cupertino (Californie) en 1972, Steve Jobs s’inscrit au Reed College de Portland dans l’Oregon où il abandonna ses études après un semestre, tout en continuant à suivre des cours en auditeur libre. C’est ainsi qu’il suivit de très bons cours de calligraphie, ce qui aura une importance fondamentale plus tard. Pendant l’automne 1974, il retourna en Californie et commença à assister aux réunions du Homebrew Computer Club avec Steve Wozniak. Il put obtenir un emploi dans la société Atari afin de programmer des jeux vidéo avec son ami, Steve Wozniak, son but principal étant de faire des économies pour partir faire une retraite spirituelle en Inde.

Apple – Les débuts

Le 1er Avril 1976, Steve Wozniak, Steve Jobs et Ron Wayne créèrent la société Apple.
Steve Jobs et Steve Wozniak (surnommés « les Deux Steve »), âgés respectivement de 21 ans et 26 ans, fondent Apple. Leur premier local sera le garage de la famille Jobs dans lequel ils fabriqueront leur premier ordinateur, l’Apple I. Il sera mis en vente en 1976 au prix de 666,66 dollars.
Le nom Apple aurait été choisi par Steve Jobs, étant végétarien, et le nom Macintosh viendrait d’une variété de pommes que Jobs récoltait dans sa jeunesse pour gagner de l’argent de poche. Une anecdote raconte qu’au cours d’un voyage au Népal, il fut victime d’une indigestion l’obligeant à se nourrir temporairement de pommes. Voyant qu’ils n’arrivaient pas à se mettre d’accord sur un nom et un logo pour leur société, Jobs eu l’idée de proposer comme compromis un trognon de pomme, chose qui faisait alors partie de son quotidien.
En 1980, Apple entra en bourse faisant rapidement de Jobs et Wozniak des millionnaires. En 1982, à l’âge de 27 ans, Steve Jobs est le plus jeune homme à entrer dans le Fortune 400 (classement des personnes ayant la plus grande fortune mondiale), événement exceptionnel avant l’apparition des start-ups Internet.

En 1983, Jobs embauche John Sculley de Pepsi-Cola pour diriger Apple en lui disant : « Vous comptez vendre de l’eau sucrée toute votre vie ou vous voulez changer le monde avec moi ? »

La même année Apple sort Lisa, le premier ordinateur personnel à posséder une interface graphique et une souris, dont les brevets ont été achetés à la société Xerox qui n’en voyait pas l’utilité.

Le Macintosh

Le 24 janvier 1984, le Macintosh est mis sur le marché, c’est le premier ordinateur destiné au grand public comportant une interface graphique commandée par la souris. Le projet Macintosh avait été lancé par un ingénieur d’Apple, Jef Raskin. Il s’agissait de concevoir un ordinateur de toute petite taille, très abordable, limité à quelques tâches et d’une extrême simplicité d’emploi. Steve Jobs, percevant le potentiel de ce projet, se l’est alors accaparé, remettant en cause certains de ses objectifs, dont celui d’un prix économique. Les cours de calligraphie de Jobs lui revinrent pour introduire des polices de caractères à chasse variable, une innovation à l’époque, assurant un succès immédiat au Macintosh dans le monde des arts graphiques et de la presse, mais aussi de la communication d’entreprise.

D’Apple à NeXT Computers

En 1985, après une lutte interne pour le pouvoir au sein d’Apple, Steve Jobs est démis de ses fonctions par John Sculley et évincé d’Apple. Après un moment de doute, il en profite pour participer à la fondation de deux nouvelles sociétés, NeXT Computers, et les studios d’animation Pixar. Même si NeXT ne connaît pas de succès commercial, il y créera des ordinateurs haut de gamme au design audacieux et aux technologies révolutionnaires : une interface graphique sobre étendant les capacités du Macintosh, une très haute résolution graphique en affichage niveau de gris, un disque magnéto-optique 256 Mo, une connectivité Ethernet, un système multitâche préemptif, et est entièrement développé en objective C, langage objet dérivé du langage C. La machine utilise le même processeur que les Macintosh : un processeur Motorola 32 bits 68030 puis 68040. Une imprimante laser de haute qualité l’accompagnait.

Fin 1996, Apple, en difficulté, signe un partenariat avec Microsoft. Ce dernier donne alors 150 millions de dollars à Apple qui, à la recherche d’un nouveau système d’exploitation depuis plusieurs mois, achète NeXT pour 400 millions de dollars.

Au cours de 1997, Steve Jobs, qui occupait depuis six mois une vague fonction de conseiller spécial du président d’Apple Gil Amelio, provoque le départ de ce dernier ainsi qu’un remaniement du conseil d’administration de la société. Il est nommé président-directeur général intérimaire à la place de Gil Amelio. Depuis cette date, il ne perçoit qu’un salaire d’un dollar comme rémunération pour son travail à la tête d’Apple. Ses revenus proviennent en fait essentiellement des stock-options de la société qu’il détient ; il bénéficie aussi des avantages liés à sa fonction.
Lors de la MacWorld de 2000, Steve Jobs annonce qu’il devient président-directeur général de plein droit poste qu’il nomme iCEO. Mac OS X sera le fruit du croisement entre Mac OS et NeXTStep.

Pixar

En 1986, Steve Jobs, accompagné de deux ingénieurs de Lucasfilm, Edwin Catmull et Alvy Ray Smith, fondent le studio d’animation Pixar. Cette société est créée à partir de la division infographie de Lucasfilm, que Jobs rachète pour la somme de 10 millions de dollars à George Lucas. Dix ans plus tard, Pixar remporte un grand succès avec le film Toy Story, premier film d’animation entièrement réalisé par ordinateur qui engrange plus de 360 millions de dollars de recette en salles. D’autres succès suivent avec 1001 Pattes (1998), Toy Story 2 (1999), Monstres et Cie (2001), Le Monde de Nemo (2003), Les Indestructibles (2004), Cars (2006), Ratatouille (2007), Wall-E (2008) et Là-haut (2009), faisant la renommée du studio.

En janvier 2006, le groupe Disney rachète Pixar pour 7,4 milliards de dollars par échange d’actions. Steve Jobs devient administrateur du groupe et premier actionnaire individuel de Disney avec plus de 6 % du capital devant le neveu de Walt Disney, Roy E. Disney et l’ancien PDG Michael Eisner.

Maladie

En juillet 2004, Steve Jobs dut subir une intervention chirurgicale afin de retirer une tumeur cancéreuse pancréatique. Plus précisément, il fut atteint d’une forme relativement rare de tumeur se nommant tumeur neuro-endocrinienne des îlots de Langerhans. Cette intervention ne nécessita aucun traitement complémentaire tel qu’une radiothérapie ou une chimiothérapie. Durant son absence, Timothy D. Cook, dirigeant des ventes et opérations mondiales d’Apple, prit le contrôle de l’entreprise.

Il ne put assister à l’Apple Expo de septembre 2004 et son vice-président, Phil Schiller, évita de justesse l’annulation de la conférence.
Ainsi, Steve Jobs n’a donc pas tenu son Keynote, conférence qu’il donne à des occasions bien précises et au cours de laquelle il donne les résultats financiers de l’entreprise, suivis par la présentation des nouveautés ; pour finir généralement par une surprise « One more thing… » (« Encore une chose… »).

Il apparait, lors de la Keynote au WWDC 2006 à San Francisco, amaigri et secondé par trois personnes pour la tenue du Keynote.
L’agence de presse Bloomberg a publié par erreur le 27 août 2008 une longue nécrologie de Steve Jobs, co-fondateur et PDG d’Apple. L’article de 17 pages a été retiré 30 secondes après la publication.

Lors du Special Event du 14 octobre 2008 Steve Jobs donne en fin de conférence sa tension artérielle, afin de rassurer ceux qui douteraient de son état de santé.

En janvier 2009, Steve Jobs donne, par le biais d’un communiqué publié sur Internet, des informations sur sa santé, précisant que sa perte de poids est due à la fois à une maladie liée à un « déséquilibre hormonal » et au traitement nécessitant un régime.
Le 14 janvier 2009, il fait savoir par un courriel à destination des employés d’Apple qu’il partait en congé-maladie jusqu’en juin 2009 estimant que ses problèmes de santé sont plus complexes qu’il ne l’avait pensé initialement.

Le 20 juin 2009, le Wall street journal dévoile que Steve Jobs a subi une greffe de foie deux mois auparavant.

Le 9 septembre 2009, Steve Jobs aborde cette greffe du foie en public lors d’un Special Event. Il précise qu’il a été transplanté d’un jeune homme d’une vingtaine d’années décédé dans un accident de voiture. Il le remercie de sa générosité post-mortem, et enjoint au public de s’inscrire comme donneurs d’organes.

Style de gestion

Beaucoup a été écrit sur la personnalité agressive et exigeante de Steve Jobs. Le magazine Fortune (qui a « sacré » Jobs « PDG de la décennie » en novembre 2009) a écrit que « il est considéré comme le plus grand égotiste de la Silicon Valley ». Des commentaires sur son tempérament et son style peuvent être trouvés dans The Little Kingdom, un livre de Michael Moritz, l’une des rares biographies sur Steve Jobs. On peut citer comme biographies interdites Steve Jobs: The Journey Is the Reward, The Second Coming of Steve Jobs ou iCon: Steve Jobs. Dans iCon: Steve Jobs, les auteurs font remarquer que Paul Jobs, qui a adopté Steve, est aussi connu pour être agressif.

Steve Jobs a toujours voulu qu’Apple soit une société majeure des technologies de l’information et de l’industrie, et cela en prévoyant et en fixant les tendances du marché, au moins en termes d’innovation et de style. Il résume son idée à la fin de la Macworld Conference & Expo de janvier 2007 en citant l’ancien joueur de hockey Wayne Gretzky :

« C’est une vieille citation de Wayne Gretzky que j’adore : « Je patine à l’endroit où le palet va être, et non là où il a été ». Et nous avons toujours essayé de faire cela chez Apple. Depuis le tout début. Et nous le ferons toujours. »
Floyd Norman a dit qu’à Pixar, Steve Jobs était un « individu adulte », et n’a jamais interféré avec le travail des cinéastes.

Mort et hommages

Steve Jobs meurt le 5 octobre 2011 vers 15 heures (heure locale), dans son domicile de Palo Alto en Californie, des complications engendrées par la récidive de son cancer pancréatique neuroendocrinien, résultant en un arrêt respiratoire. L’annonce de sa mort est faite par Apple par le biais d’un communiqué de presse. Sa famille annonce dans un communiqué distinct : « Steve est mort en paix aujourd’hui entouré de sa famille ».

Selon sa sœur Mona Simpson, présente aux côtés de son frère, Steve « regarde sa sœur Patty, puis pendant un long moment ses enfants, puis sa femme Laurene ». Ses derniers mots, prononcés plusieurs heures avant sa mort ont été « Oh wow. Oh wow. Oh wow. ».

Pendant les deux semaines qui suivent sa disparition, le site web d’Apple affiche une page d’accueil sobre, comportant une photo de lui en noir et blanc, son nom ainsi que ses dates de naissance et de mort. L’hyperlien de l’image mène vers une nécrologie qui rend hommage à un visionnaire et à un génie créatif. Une adresse de courriel en fin de page permet d’adresser des condoléances, mémoires et pensées qui sont maintenant affichées sur sa page commémorative. Apple annonce avoir reçu plus d’un million de courriels à cette adresse.

La mort de Steve Jobs déclenche aux États-Unis mais aussi dans le monde entier une importante vague d’émotion. Devant tous les Apple Store du monde, la foule se presse pour déposer des fleurs, des mots de condoléance, des pommes, des appareils tactiles de la marque qui affichent des chandelles. De nombreuses personnalités, plus ou moins proches de lui, lui rendent également hommage. C’est, par exemple, le cas du président des États-Unis Barack Obama, de Bill Gates du PDG de The Walt Disney Company Robert Iger, de Steve Wozniak, de Mark Zuckerberg ainsi que d’autres grandes figures de la Silicon Valley, tout comme de nombreuses personnalités du monde du spectacle, de la politique, de l’industrie et des médias.

Ses obsèques se déroulent le 7 octobre 2011 lors d’une petite cérémonie privée dont les modalités n’ont pas été révélées en respect envers la famille Jobs.

Honneurs et reconnaissance

Après avoir fondé Apple, Steve Jobs devient un symbole pour sa firme mais aussi l’industrie informatique. Lorsque Time, en 1982, nomme l’ordinateur homme de l’année, le magazine publie un long profil de Steve Jobs en l’appelant « le maestro le plus célèbre du micro ordinateur. ».

En 1985, le président Ronald Reagan remet à Steve Jobs et à son collègue Steve Wozniak la National Medal of Technology. Ils sont parmi les premiers à recevoir cette décoration. En novembre 2007, le magazine Fortune lui donne le titre de d’« homme d’affaires le plus puissant ». En novembre 2010, la magazine Forbes le classe dix-septième dans son classement des personnes les plus puissantes. En décembre 2010, le Financial Times nomme Jobs personnalité de l’année et conclut son article sur une déclaration de John Sculley en 1987, évoquant les ambitions de l’homme qu’il a évincé : « Apple était censée devenir une merveilleuse société de produits grand public. C’était un plan lunatique. Le high-tech ne pouvait pas être vendu comme un produit grand public. » et le journaliste y ajoute de façon rhétorique : « Comment peut-on se tromper à ce point ? » Au moment de sa démission puis de nouveau après sa mort, Steve Jobs est décrit par beaucoup comme un visionnaire, un pionnier et un génie. Il est parfois considéré comme le Thomas Edison et le Henry Ford de son époque. « Nous nous sommes rencontrés il y a plus de trente ans et avons été collègues, rivaux et amis durant plus de la moitié de nos vies. Le monde a rarement vu des personnes qui ont eu autant d’impact que Steve, dont les effets se ressentiront encore pour plusieurs générations à venir. Pour ceux qui ont eu la chance de travailler avec lui, cela a été un incroyable honneur. Il me manquera terriblement » dit Bill Gates. « Merci pour avoir été un mentor et un ami. Merci de nous avoir montré que ce que l’on crée peut changer le monde », déclare Mark Zuckerberg. « Un des plus grands innovateurs américains, assez courageux pour penser différemment (« Think different »), assez audacieux pour croire qu’il pouvait changer le monde, et assez talentueux pour le faire », dit de lui le président des États-Unis Barack Obama.

Le 21 décembre 2011, la société Graphisoft dévoile à Budapest la première statue en bronze au monde de Steve Jobs. Il fait aussi l’objet de film biographiques centrés avec par exemple, Jobs, où il est incarné par l’acteur Ashton Kutcher.

Citations:

« J’échangerais toute ma technologie pour un après-midi avec Socrate »

« Les rumeurs concernant ma mort sont très exagérées »
Le 9 Septembre 2008 citant la fameuse phrase de Mark Twain
« The reports of my death are greatly exaggerated »